Nessi, monstre du loch ness

Monstre du Loch Ness

Situé dans le Nord de l’Ecosse, près d’Inverness, le loch Ness est un lac paisible, d’une profondeur de plus de 200 mètres et long de 39 kilomètres. Rien ne l’aurait signalé à l’attention du public si ses eaux ne semblaient habitées par un animal aquatique.

Les apparitions de Nessie, selon le surnom donné au monstre au XXème siècle, sont signalées depuis les temps les plus reculés. Mais c’est un article paru dans un journal local de bonne réputation, l’Inverness Courier, le 2 mai 1933, qui attire sur la bête l’intérêt du public.

Le 8 mai suivant, dans un journal concurrent, le Northern Chronicle, est employée pour la première fois l’expression “monstre du loch Ness” sous laquelle l’animal devient célèbre et l’objet d’un véritable engouement du public: des caricatures le représentant fleurissent dans tous les hebdomadaires, tandis que les touristes affluent par centaines sur les rives du loch pour tenter de l’apercevoir ou de le capturer. A tel point que le commissaire d’Inverness se voit contraint de publier un arrêté afin de protéger le monstre et de prévenir le risque qu’il lui soit fait du mal.

Les témoignages des personnes ayant vu Nessie se multiplient (plusieurs milliers ont été répertoriés depuis) et permettent de dresser une sorte de portrait-robot de l’animal. Il a un tête reptilienne, un cou bien tendu hors de l’eau et de grands yeux brillants. Il possède aussi deux bosses, voire trois, sur le dos et une queue mobile qui créé de gros remous autour de lui. Beaucoup de témoins signalent également la vitesse à laquelle il se déplace, et quelques autres les cris perçants qu’il pousse parfois. Et est d’une nature plutôt farouche et paraît inoffensif. Il semble même quitter de temps en temps le lac puisqu’un étudiant en médecine, Arthur Grant, le croise sur la route bordant le loch un soir qu’il rentre chez lui en motocyclette. Il décrit comme un croisement hybride entre un plésiosaure, reptile préhistorique, et un phoque.

Nessie ? Un monstre photogénique

En 1933, un certain Hugh Gray prend la première photographie du monstre, à une distance de 800 mètres environ. Les techniciens de la firme Kodak, après analyse du cliché, affirment qu’il est authentique. À la suite de la publication de la photographie, un article du capitaine de corvette Rupert Could, venu sur place, récapitule les preuves de l’existence du monstre dans le très sérieux Times.

D’autres photographies de l’animal sont prises: l’une des plus remarquables date de 1934. Due à un médecin londonien, le colonel Robert Wilson, elle montre ce qui semble être la tête de la bête et un cou émergeant de l’eau. Puis en 1951, un bûcheron employé par la Commission forestière, Lachlan Stuart, photographie pour la première fois les bosses de Nessie seules visibles à la surface.

Le monstre est aussi filmé en 1933, puis en 1936, par un certain Malcom Irvine. Mais le document le plus célèbre est celui réalisé en 1960 par l’ingénieur en aéronautique Tim Dinsdale, qui a abandonné son métier pour se consacrer entièrement à la recherche de l’animal. On peut distinguer sur son film une bosse, d’un brun rougeâtre, qui traverse le loch puis tourne et longe la rive opposée. Les experts qui examinent la pellicule sont incapables de déceler un trucage, mais ils ne peuvent non plus expliquer la forme aperçue.

Dans l’ensemble, les scientifiques sollicités demeurent prudents et hésitent, par peur du ridicule, à se lancer dans des recherches poussées. L’adversaire le plus acharné du monstre, dans la période récente, est le professeur Maurice Burton, attaché au département d’histoire naturelle du British Museum: le même homme a cependant longtemps affirmé l’existence de l’animal avant de changer d’avis. À l’inverse, le zoologue hollandais Oudemans a consacré deux mémoires au monstre, concluant à son existence. Enfin, un Bureau d’investigation des phénomènes du loch Ness a été créé au début des années 60 pour enquêter sur la bête mystérieuse et examiner les divers témoignages.

La première photo du monstre, prise par Hugh Gray en 1933. Les spécialistes n’ont décelé aucun trucage.

Le secours du sonar

Ce Bureau ainsi que diverses personnalités intéressées par la recherche de Nessie n’ont pas hésité à faire appel aux techniques les plus modernes. Mais la topographie particulière du lac rend les investigations difficiles. Ainsi, en raison de la vase abondante qui recouvre le fond du loch, il n’a pas été possible d’utiliser avec efficacité des caméras sous-marines, et les plongeurs dépêchés n’ont rien pu distinguer. En outre, le manque de crédit a interdit la mise en service de sous-marins perfectionnés.

Pourtant, en 1972 puis 1975, des images rapportées par la caméra sous-marine mise au point par le professeur Edgerton, du Massachusetts Institute of Technology, ont été analysées par un institut spécialisé de la NASA: l’une d’elles a alors montré le cou et la partie supérieure du corps d’un grand animal de six mètres environ. Par ailleurs, en 1962 déjà, un microphone sous-marin a enregistré les bruits d’un animal heurtant le fond du lac et plusieurs tentatives réalisées à l’aide d’un sonar (système de détection acoustique sous-marine), dont celle du riche avocat d’affaires américain J. B. Rines, ont permis d’enregistrer des échos de gros objets se déplaçant sous l’eau. Pour les spécialistes du sonar, il ne fait aucun doute que ces enregistrements prouvent la présence d’animaux aquatiques de grande taille dans le loch Ness. La théorie selon laquelle il y aurait en fait plusieurs animaux s’appuie sur le fait que les apparitions de Nessie sont très anciennes (saint Colomban, moine irlandais, l’aurait déjà aperçu en 565) – donc qu’il y a eu plusieurs générations de monstres. Mais la nature exacte de ces bêtes reste un mystère complet.

Qui est Nessie ?

Parmi les nombreuses hypothèses avancées, beaucoup sont de pure fantaisie: oiseau aquatique, anguille géante, requin ou énorme limace de mer, autant d’animaux qui ne correspondent pas aux multiples observations.

Une thèse plus séduisante est celle du plésiosaure, reptile géant qui vivait il y a environ 70 millions d’années. Il est certain que les reproductions de Nessie ressemblent beaucoup aux vestiges de cet animal que l’on a retrouvés en Europe: il en serait ainsi un exceptionnel survivant. Des scientifiques contestent cette possibilité en se fondant sur le fait que ces animaux à sang froid n’auraient pu survivre dans les eaux du loch Ness, à basses températures. Mais des découvertes récentes semblent indiquer que les reptiles préhistoriques ont pu avoir le sang chaud.

Enfin, des spécialistes de la cryptozoologie penchent pour un animal proche de ceux classés sous le nom de “grand serpent de mer”. Le zoologue hollandais Oudemans pense ainsi qu’il pourrait s’agir d’une espèce inconnue de pinnipède (mammifère tel le phoque ou le morse) à long cou. A moins que l’on ait affaire à une nouvelle espèce en voie de spécialisation, c’est-à-dire en cours de transformation, comme l’écrit le Dr Heuvelmans.

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