Ami de la littérature bonjour!
lol J’ai trouvé des infos sur le Livre des Géants… Mais c’était en anglais… bouhouhouh
! Enfin, je vous ai concocté une petite traduction de derrière les fagots lol. Merci de pas faire de commentaire sur la précision de celle-ci hein, je ne suis pas anglophone.
copie altérée (je suis pas excellent bilingue) complète et traduite de :
http://www.st-andrews.ac.uk/~www_sd/bgiants.html
[b]LE LIVRE DES GÉANTS[/b]
(sommaire d’une conférence de J. R. Davila 1 mars 2002)
Dans cette conférence, je souhaite compléter le prospectus, auparavent distribué, sur le Livre des Géants avec un bref historique général des version manichéenne et araméenne ; ainsi qu’avec quelques observations sur le contextes mythologiques de ces versions. Pour des raisons déjà indiquées lors d’anciennes conférences et tâches de lecture, je travaillerai de manière rétrograde, en commençant avec la version Manichéenne qui est plus récente et en terminant avec l’interrogation : la version araméenne est-elle une composition juive? Le Livre des Géants a été omis dans toutes les éditions de l’Ancien Testament Pseudepigrapha. Sans doute en raison de son état fortement fragmentaire, écrit dans des langues peu connues et de l’indisponibilité des fragments araméens jusqu’il y a peu. Mais il a dès à présent le droit, comme beaucoup, d’être inclus dans les travaux centraux comme Enoch, et nous ne pouvons qu’espérer que de futures éditions l’incluant lui trouvent une place.
[b]1. LA VERSION MANICHEENNE[/b]
Le fondateur de la religion manichéenne était l’apôtre Mani (216-76 C.e.), qui a été élevé en Mésopotamie méridionale dans une secte baptiste judéo-chrétienne appelée les “Elkesaites”. Vers l’âge de douze ans, Mani commenca à avoir des visions. Finalement, ses expériences de visionnaire le contraindrons à s’éloigner de la secte, il fonda alors sa propre religion, envoyant des missions en Iran, Inde, Syrie et Egypte. Tard dans sa vie, il tomba hors des faveurs royales et fut envoyé en prison, où il est mort. Il a rédigé des ecrits détaillés de sorte que ses doctrines soient préservées pour toujours, mais dans les temps qui suivirent, presque tous ces ecrits ont été perdus. Cette perte rendi la reconstruction de sa théologie originale très difficile. Nous savons qu’il s’est approché d’autres religions du monde pour les interpréter lui-même à la manière d’un “intermédiaire de la révélation culminante” pour le christianisme, le Zoroastrianism, et le Bouddhisme. Nous savons également que la religion manichéenne a enseigné un système extrêmement complexe de dualisme gnostique centré autour d’un mythe cosmologique qui avait pour sujet une guerre entre les royaumes originels et inaltérés de la lumière et de l’obscurité. L’univers physique serait une ruse afin de libérer les étincelles de lumière captives dans les êtres vivants du royaume de l’obscurité. Il y avait deux classes de pratiquants Manichéeins: les élus, qui vivaient une vie ascétique, dans un célibat monastique, végétarienne, etc., et l’auditoire, qui soutenaient les élus financièrement et d’autre manière, dans l’espoir d’être réincarné comme élus en temps opportun.
Bien que la plupart des ecrits mêmes de Mani soient perdus, une liste des titres de ses documents survit dans les travaux d’auteurs amicaux et hostiles écrite en copte, grec, en arabe, et même chinois. Tenant compte de corruptions mineures, toutes les listes mentionnent les mêmes titres, habituellement dans plus ou moins le même ordre. Ceux-ci sont: le “Testament,” le “trésor de la vie,” le “Pragmateia” (“traité”), le “livre des mystères,” le “livre des géants,” l'”Epître,” et les “psaumes.”
Pour notre but immédiat, le seul qui nous intéresse est le livre des géants, une oeuvre apparemment composée en Syriac (un dialecte oriental de l’Araméen). Le livre a été entièrement perdu jusqu’au vingtième siècle, mais des références le mentionnant ont survécu en latin, grec, et en arabe, indiquant qu’il a impliqué des batailles des géants antiques. Puis environ il y a un siècle, beaucoup d’oeuvres manichéennes fragmentées, écrits en différentes langues d’Asie centrale, ont été récupérés dans des fouilles archéologiques à Turfan, en Chine (et une grande partie des découvertes demeurèrent non-publiées jusqu’à maintenant). Parmi les fragments édités, il y a beaucoups d’écrits très érodés du livre des géants dans diverses langues. Les articles d’Henning, Sundermann, et Skjaervø; traduisent ces derniers et essayent de les mettre dans un certains ordre et contexte. Reeves et Stuckenbruck se servent également de bon nombre d’entre-elles. Dans le prospectus précédemment distribué j’ai également essayé de les placer dans un ordre plausible, bien que beaucoup de problèmes demeurent. Il n’est pas entièrement clair, par exemple, qu’il y ait deux ensembles de rêves ou seulement un, ou si les tablettes dans le rêve de Sa(h)m sont les mêmes ou s’ils diffèrent de ceux mentionnés dans le M16.
Les versions manichéenne ont adapté l’histoire des géants pour s’accorder avec la mythologie iranienne. Skjaervø discute longuement de ces adaptations. Trois des ajustements les plus importants concernent les noms des personnages principaux. SAM ou Sahm est le nom d’un tueur de dragon immortel dans l’épopée iranienne postérieure. Son nom est donné au géant Ohyah. Au frère d’Ohyah, Hahyah, est donné le nom de Nariman, qui dans l’épopée iranienne est une figure étroitement liée à Sa(h)m; identifié à lui ou présenté comme parent proche. Le nom du père du géant Mahaway, le démon “Virogdad,” signifie “donné par la foudre” en Persan, une traduction lâche de “Baraq’el,” en hébreu est la “foudre de Dieu.” L’observateur Baraq’el semble être le père de Mahaway dans la version araméenne du livre des géants.
[b]2. LA VERSION ORIGINALE ARAMEENNE DE QUMRAN[/b]
Dans mon prospectus j’ai noté de nombreux raccordements entre le livre des géants de Mani et les histoires de géants relatées dans la littérature d’Enoch et dans les Jubilés. C’étaient déjà de bons indicateurs de l’utilisation que Mani fit des traditions juives, une utilisation confirmée par la découverte des rouleaux de la mer morte en 1947. Elle consiste en une centaine de parchemins et papyrus hébreux et araméens (avec quelques uns également en Grec), lequels étaient décomposés en dizaines de milliers de fragments. Certains fragments qui ont survécu font partie des livres d’Enoch (en araméen) et également du livre de Jubilees (en hébreu). J. T. Milik a également découvert approximativement six à dix manuscrits extrêmement mal préservés d’un livre des géants araméen, apparemment le document même employé par Mani comme base pour son travail scriptural. Ces manuscrits ne donnent aucune indication les identifiant comme composition sectaire. Leurs dates paléographiques tombent approximativement à travers le premier siècle B.C.E., vraisemblablement le livre a été composé avant ca, sa datation reste donc discutable. Le coeur d’une même histoire apparaît dans la Bible (GEN 6:1-4) mais, ainsi que pour le Livre des Observateurs, il demeure une interrogation quant à savoir si les traditions au sujet des observateurs et des géants sont des créations, expansions du passage de la Genèse ou (plus probablement à mon avis) des transmissions indépendantes d’histoires qui ont été récapitulées et tronquées dans la genèse.
Il est évident que le livre araméen des géants a continué à être transmis dans le judaisme indépendamment de la version de Mani. Les manuscrits hébreus survivent dans le “Midrash de Shemihazah”, que Milik a édité et traduit avec certains des fragments araméens du livre des géants. Ce travail nous indique qu’au temps de la génération corrompue du déluge, les anges Shemihazah et Aza’el font le pari avec Dieu que s’ils devaient descendre du ciel pour aller sur terre, ils pourraient résister à l’attrait du malin. Mais après être descendu ils perdirent promptement leur pari: ils ont appercu la beauté arborée par les femmes mortelles et ne purent se retenir d’avoir des relations sexuelles avec (comme on les comprend lol ouai j’interviens, pour donner un petit coup de frais à l’histoire. Bon je dois continuer, bonne bonne fin de lecture pour les courageux). Bientôt ils firent des révélations sur les secrets divins à leurs épouses mortelles. Les fils engendrés de Shemihazah sont appelé Heyya et Aheyya. L’ange Metatron (un autre nom pour un Enoch déifié dans les traditions d’Hekhalot) leur envoie un avertissement de la prochaine inondation. Heyya et Aheyya chacun ont un rêve prémonitoire. Dans le premier, un ange descend du ciel et érafle un énorme tablette de pierre avec l’inscription dessus, tout qui a été dispersé à travers le monde entier, jusqu’au seule quatre mots subsisteront. Dans le second, il y a un jardin remlis d’arbres et de pierres précieuses, mais un ange descend et détruit tout à l’exeption d’un arbre à trois branches. Les deux rêves prévoient l’avènement d’une inondation et la destruction de tous les êtres humains excepté Noah et ses trois fils. Les géants sont alors tués dans l’inondation, mais partent consolés par le fait que les mortels emploieront leurs noms dans les incantations et leur renommée ne cessera ainsi jamais. Shemihazah se repentira et se pend à l’envers entre le ciel et la terre. Aza’el refusera de se repentir et devient un démon qui amène l’homme à corrompre ses contrats et qui soutiendra les péchés dIsrael le jour du grand pardon (cf. Lev 16:7-10).
Les nombreux et saisissants parallèles avec le Livre des Géants sont évidents. Bien qu’il y ait seulement une paire de rêves dans le Midrash de Shemihazah, Stuckenbruck argumente celà par le fait que le livre original des géants était composé de deux ensembles. Ceci peut être également vrai pour la version manichéenne.
Sortons maintenant de l’histoire de la transmission pour arriver aux influences de fond, nous devrions noter que le livre araméen des géants se dessine plutôt sur le mythe du proche-orient antique alors que la version Manichéenne se dessine sur le mythe iranien. Deux des mauvais géants dans la version araméenne sont appelés Gilgamesh et Hobabis. Gilgamesh est une figure épique dans la littérature sumérienne et Akkadienne, plus connue dans l’épopée de Gilgamesh, une oeuvre dont l’importance dans l’antique Mesopotamie était comparable à celle des épopées homériques en Grèce antique. Selon l’épopée, Gilgamesh, un énorme homme semi-divin, a beaucoup d’aventures avec son ami, l’homme sauvage Enkidu. Un de ces derniers est l’assassin du monstre Humbaba (Huwawa) dans la forêt de cèdre. Mais Enkidu meurt tragiquement et Gilgamesh se mis en quete du secret de l’immortalité afin d’éviter le destin de son ami. Il rencontre Utnapishtim, la version babylonienne de Noah — le seul homme qui a survécu au déluge. À la différence de Noah, Utnapishtim a été rendu immortel par les dieux. Néanmoins, Gilgamesh échoue dans sa recherche, mourant et ne laissant derrière lui que sa seule renommée héroïque. Les géants Gilgamesh et Hobabis sont des continuités de Gilgamesh et du Humbaba/Huwawa de l’épopée de Gilgamesh. De même, un texte Sogdian de la version Manichéenne se rapporte à Atanbush, qui est un autre géant ou Enoch sous un autre nom (Enoch a également survécu à l’inondation et a été rendu immortel). Atanbush est clairement une continuité d’Utnapishtim et nous pouvons supposer qu’il est apparu également dans certain passage perdu ou des passages du livre des géants araméen.
En conclusion, nous nous trouvons dans l’obligation de nous demander si le livre des géants est un travail juif. Les dates des manuscrits araméens éliminent la possibilité que ce soit une composition chrétienne, et il est clair qu’il contient des traditions juives. Néanmoins, il contient également de la matière provenant essentielle du mythique babylonien, ce qui nous rapporte à la possibilité d’un travail polytheiste indigène qui a emprunté des traditions juives et alternativement a été récupéré par les juifs. La nature extrêmement fragmentaire des manuscrits qui ont survécu élimine le genre d’analyse complète du texte que nous souhaiterions, mais dans ce qui subsiste je ne voit aucune trace évidente d’une signature juive, ni de signature évidement politéiste. Le contexte des manuscrits araméens dans la bibliothèque juive de Qumran devrait être notre point de départ, il est donc sensé d’essayer de le lire dans un premier temps comme un oeuvre juive, ainsi aucun obstacle évident ne surgiront quand nous le ferons. L’utilisation des figures mythiques babyloniennes, dont un héros qui est rétrogradé au rang de géant mauvais, n’es pas trop discordant et peut être mis en parallèle avec la semblable dénomination des figures mythiques indiennes dans Zoroastrianism ou les dieux classiques dans le début du christianisme.