Quelques poemes :
[i]ALEISTER CROWLEY : SORITE
Mes ongles poussent sur mes doigts,
Et mes doigts sont solidement fixés à ma main.
C’est ma main qui termine mon bras,
Lequel est à merveille solidaire de mon épaule.
Mon épaule fait partie de mon tronc.
J’espère que nulle putain, si ivre soit-elle,
Ne conclura l’exécrable enchaînement.
Il existe néanmoins, même en Angleterre,
Des gens dotés d’un esprit malveillant,
Des pornographes affamés d’obscènes détails,
Suffisamment effrontés pour mentionner les ongles.
DIEU LIBRE ET LIBERTIN
I
Dieu libre et libertin, sacrifice et hommage;
De ma virginité recevez les louanges!
Votre empire triomphe sur mon pucelage,
Paradis de la boue, empire de la fange!
II
Chez vous les crimes infâmes ne sont que des blagues;
Chez vous, mon Dieu, les dieux ne sont que des idées.
Frappez votre esclave! Ah! le sang qui coule en vagues
La comblera de joie, éventrée et pâmée.
Chez vous les crimes infâmes ne sont que des blagues.
III
Satyre se moquant des femmes légitimes,
La mort est une blague, et l’amour trop comique.
Vous êtes un dieu! pour vous les seules choses intimes,
Dieu qui m’a baisé tant! sont les choses cosmiques.
Satyre se moquant des femmes légitimes.
IV
Dieu qui m’a baisé tant! Baisez-moi donc encore!
Vous m’avez rendu ma chère virginité.
C’est pourquoi follement sous vous, ah! je me tords
Eros inconnu, masque illisible et doré!
Dieu qui m’a baisé tant! Baisez-moi donc encore!
V
Vous qui vous dressez sur l’abîme de l’enfer,
Vous dont les plumes gravissent le haut des cieux,
A moi la bouche d’or, à moi le v.. de fer!
A l’âme, au corps! Je suis la déesse des dieux –
Et je me dresse sur l’abîme de l’enfer.
(Texte, rédigé en français, ouvrant le recueil “Clouds without Water” Londres, 1909).
THRENE
Les poètes meurent car ils s’aperçoivent
Que trop mesquins sont les mots pour exprimer
Tout ce que recèle leur cerveau.
Rime et rythme ne sont présents que pour habiller
La toute-magnificence de leur nudité.
Les poètes meurent car leur amour
Devient trop grand pour que puisse l’endiguer la vie ;
Seule la mort a pouvoir de planer
Au-dessus des limites qui les encerclent.
Les poètes meurent car — mais pourquoi
Les êtres divins seraient-ils percés à jour ?
Laissons le secret à son juste sommeil!
Cela suffit : les poètes meurent.
LINOS ISIDOS
Vois ! je me lamente. A terre l’Etoile sextuple :
Asar mort assassiné.
Ô toi à moi jumelé dans la matrice de la Nuit !
Ô Fruit qu’offrent mes entrailles au Seigneur de la Lumière !
Ô homme mien qui me délivra
De la honte de ma virginité !
Où es-tu ? N’est-ce point Apep ton frère,
Le serpent dedans la matrice de moi ta mère,
Qui t’assassina grâce à violence ceinte de malice,
Et dispersa tes membres dans le Nil ?
Vois ! je me lamente. Une tourbillonnante Etoile j’ai forgée :
Asar je recherche.
Ô Nepti, toi ma sœur ! Surgis au crépuscule
Depuis ta chambre de mystère comme de musc !
Suis-moi, bien que pénible le sentier,
Allons rendre sa vie à l’argile déchirée !
Tiens ? Ne seraient-ce point les mains qui la joie
Tissaient, et ne vois-je point les bras qui contre moi
Luttèrent ? Et voici et les pieds et les cuisses
Qui adorables étaient à mes yeux.
Vois ! je me lamente. Et dans mon char, ta tête
Je recueille, Asar.
Et cela — n’est-ce point le torse qu’il lacéra ?
Mais — oh ! oh ! oh ! — une fois la tâche transcendée,
Où donc la sainte idole qui érigée
De ta reine en extase était le dieu ?
Voici la tente — où donc le mât ?
Voici le corps — où donc l’âme ?
Nepti, ô ma sœur, la quête est inachevée
Car point n’avons retrouvé Cela de toute nécessité !
Vois ! je me lamente. Nul dieu
A hauteur de mon Asar !
Aucun espoir, aucun, dans le cadavre, dedans la tombe.
Mais ceux-là — qui sont ceux-là qui en ma matrice guerroient ?
Enfin présentes victoire et vengeance de Maat
Dedans Râ-Hoor-Khuit et dedans Hoor-pa-Kraat !
Jumeaux se révolteront-ils ; ne faisant qu’un car jumeaux,
Le Seigneur de l’Epée et le Fils du Soleil !
Silence, confrère de la Voix qui les mêmes années partage,
Les plumes d’Amoun — occasion d’allégresse !
Vois ! je me réjouis. Et cicatrise la sanglante blessure
D’Asar assassiné.
J’étais le Passé, Mère Nature.
Il fut le Présent, l’Homme mon frère.
Et soudain le Futur, l’Enfant — ô louons
L’Enfant couronné en l’Eon Léonin !
Les aubes marines se soulèvent et s’enflent et se brisent
Sous le fouet de l’Etoile et du Serpent.
Pour mon seigneur accouchai-je de mon souterrain matriciel
Cet enfant qui dans le toujours est porté au ciel !
COLOPHON – À Laylah Huit-et-Vingt
Lampe de vivante beauté,
Femelle miraculeusement mâle,
Extase de ton propre excès
Rougissant de part en part le voile velouté
Où s’embrasent les joues olivâtres
Par l’ombre adoucies en neige,
Aux mamelles telles un flot de Bacchantes
Sous l’altière gorge phallique !
De mon pèlerinage sois la lumière,
Et rire sage et charmant,
Jusqu’à ce que s’éteigne sous ta caresse
Ce jour de ténèbres qu’est ma vie,
Toi mon délire et mon brasier,
Lampe de vivante beauté !
Toi, souveraine de la verge
Qui sous ton emprise
Rejoint les divines galaxies
Depuis l’abîme où s’interrompt l’océan,
Antre du dragon, rose vermeille,
Coeur de l’enfer, parvis du jardin,
Pétale de jacinthe aux douces fragrances,
Sabot fendu de la joyeuse gazelle,
Sois mienne comme je suis tien,
Comme lors du sacre du soleil
S’entrelacent les fanions de la vigne,
Toi la même et moi l’autre
Étant et devenant un
Sur l’abaque de Dieu !
Toi, serpent sacré qui la mort
Cultive, cimier de gemmes en travers de
L’enchantement des ans,
Tout mon amour, ma perte.
Vie et mort, deux et un,
Amour et haine, lune et soleil,
Ténèbres et clarté, jamais ne dérogent
À la règle, constatant la vigueur,
Citant le nom, exagérant l’outrance
De ta lampe de beauté,
Vif serpent de languissante tendresse,
Qui dresse ithyphallique
Son Palladium plus haut que
L’enchantement des ans !
[/i]
Il mache pas ses mots, et il a fait pire… j’suis pas vraiment fana, il était pas très bon le zouave lol – mais antisemite je crois pas, jusque là…
Je sais pas ce qu’il avait à extirper de ses trefonds parentaux et familiaux et societal…
Et un lien… http://www.paganguild.org/pissier/crowl … agick.html
Un peu loufoque lol….