Salutation à tous,
Chacun se sent forcé de citer Platon et chacun se sent lié par l’histoire qu’il raconte dans le Timée et dans le Critias. On oublie généralement que Platon fait parler Critias et lui fait dire:
“Si, en effet, je puis rappeler suffisamment et vous rapporter les discours tenus autrefois par les prêtres et apportés ici par Solon, je suis à peu près sûr…”
Or, rappelons-le, Solon est mort un siècle avant que ne naisse Platon. Il ne s’agit donc pas d’un témoignage direct. Platon n’a même pas entendu l’histoire de la bouche de Solon, qui la tenait “des prêtres”. Que reste-t-il?
De plus, même si Platon était un grand homme, un philosophe, un génie, un initié, il voilait ses explications pour ne pas trahir les secrets ésotériques. Il égare sciemment le lecteur non prévenu, non initié. Prenons pour seul exemple l’étymologie qu’il propose pour le nom du dieu Poséidon. Rappelons qu’il appelait l’Atlantide Poséidonis, terre de Poséidon. Platon fait dériver posi- de pous, podos, pied; d’où posi-desmos, “lien pour les pieds”. Une pareille étymologie pour le nom d’un des trois plus grands Olympiens serait blasphématoire s’il ne s’agissait de camouflage voulu (si toutefois le texte est encore fidèle à la pensée de Platon).
La véritable étymologie passe par l’indo-européen, ultime trace de la langue atlantéenne. Nous retrouvons:
-poti-, chef d’un groupe; le sanskrit, langue encore très voisine de l’indo-européen, nous donne patih, souverain, maître; le latin nous a laissé potis, maître. Sachons qu’en grec, Poséidon s’écrit, selon les cas, Poteidan, Potidanos ou Poteido. La première partie du nom n’a donc rien à voir avec les pieds mais signifie “maître” ou “souverain”.
-le grec eido, apparence, forme, et eidô, voir, examiner, se montrer, proviennent de la racine indo-européenne WEID-, vision, connaissance. La seconde partie du nom signifie donc “qui a la connaissance de…” ou “qui se montre comme…”. Nous sommes loin du lien pour les pieds mais très près du symbole sacré de la divine Puissance.
Nous ne devrions pas non plus oublier que les originaux (le texte de Platon) ont disparu depuis longtemps. Selon Daniel-Rops, repris par Robert Ambelain, treize siècles séparent l’autographe inconnu de la plus ancienne copie connue. Comme si un texte écrit à la fin de l’empire romain n’était plus connu que par une « copie » datant de la Révolution française.