Bonjour Atlantes,
Voici un extrait du livre d’Alix de Saint-André, “Archives des anges”.
C’est peut-être un peu long, mais très intéressant, et elle a de l’humour ce qui ne gache rien 😆 .
………..chapitre 4
Où l’on rapporte l’histoire du mauvais ange qui séduisit Eve et la façon dont il s’y prit.
Où l’on dévoile l’origine de son conflit avec Dieu et de sa haine des homme.
Où l’on se familiarise avec les djinns, les démons et quelques autres créatures peu recommandables;
SATAN
Pourquoi son portarait en premier’
Parce que c’est le tout premier ange qu’on voit dans la Bible, le premier ange que l’homme (en l’occurence la femme!) a rencontré–et la cause de ses plus grands malheurs.
Dès le début, le vers est dans le fruit, si l’on ose dire.
A peine Adam et Eve sont-ils sortis des mains du Créateur pour baguenauder joyeusement dans le jardin d’Eden que le voici.
Difficile de l’indentifier: pour son entrée en scène l’ange fait la bête, le démon s’est déguisé en serpent, “le plus rusé de tous les animaux des champs que Yahvé Dieu avait fait”-(Genèse-III,1)-. Et là encore, difficile d’imaginer à quoi pouvait bien ressembler ce serpent. Les innombrables tableaux, fresques et autres enuminures nous le représentant enroulé autour de l’arbre du fruit défendu, avec Eve en cheveux d’un côté et Adam en branchages de l’autre, ne pouvant être crédités d’un grand réalisme: à ce moment là, c’est à dire avant que Dieu ne le condamne “à marcher sur son ventre et à manger de la terre tous les jours de sa vie”, à cause de sa faute, le serpent n’était pas encore un reptile, sinon cette malédiction divine n’aurait eu aucun sens.
Lorsqu’il apparut à Eve, le serpent ne rampait ni ne s’enroulait, il se tenait debout sur ses pattes. A quoi ressemblait-il’ D’après certains commentaires rabbiniques du 1er siècle, il aurait eu la taille et l’apparence d’un chameau… Selon d’autres, il a la forme d’un serpent mais “avec des pieds et des mains comme ceux d’un homme, et des ailes sur les épaules, six du côté droit, et six du côté gauche”-(L’apocalypse d’Abraham).
Toujours est-il que notre grand-mère Eve le trouva séduisant. Là où elle aurait dû se méfier, c’est que ce serpent parlait–ce qui n’est guère naturel pour un animal. Qui plus est, il parlait un langage inouï jusqu’alors (Adam et Eve n’avaient jamais entendu parler que Dieu) : le langage du mensonge.
“Le serpent dit à la femme:
-Alors, Dieu a dit: “Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin'”
C’est amusant, le tout premier mensonge. Ce n’est pas le contraire de la vérité, c’est un parasite de la vérité. Ce n’est pas une parole nouvelle, c’est une parole qui se greffe sur une parole antérieure, celle de Dieu. Dieu avait dit à l’homme qu’il pouvait manger de tous les arbres du jardin, sauf de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Le serpent fait une citation tendancieuse, il ne dit pas à la femme: -Dieu a dit: “Vous ne mangerez d’aucun arbre du jardin”-, ce qui aurait poussé Eve à se récrier en attirant son attention sur tous ceux dont elle pouvait manger, mais cette formule ambiguë et interrogative: “Alors, vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin'”, qui va l’obliger à répliquer en mettant en vedette cet unique arbre interdit comme plus important à lui seul, que tous les autres. Tel un bernard-l’ermite, le mensonge va s’installer dans la coquille de la vérité – après l’avoir dévorée. Dieu est le Verbe; Satan parasite, fait du brouillage.
“La femme répondit au serpent:
-Nous pouvons manger de tous les arbres du jardin. Mais du fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit: “Vous n’en mangerez pas, vous n’y toucherez pas sous peine de mort.”
Le serpent répliqua à la femme:
-Pas du tout! Vous ne mourrez pas! Mais Dieu sait que le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront et vous serez comme des Dieux, qui connaissent le bien et le mal.”-(Genèse-III,1,5)
Là aussi la réponse du serpent est intéressante, un beau mensonge, tout gras de vérité. “Vous ne mourrez pas!”: Adam et Eve ne vont pas, en effet, tomber raides morts illico dans le jardin (Adam vivra 930 ans), mais ils vont devenir, comme Dieu le leur avait dit, “passibles de mort”, c’est à dire mortels. Or Dieu avait crée l’homme immortel. “C4est par l’envie du diable que la mort est entrée dans le monde”-(Sagesse-II,24)-, dit le livre de la Sagesse, attribué au roi Salomon. Le premier cadeau de Satan à l’homme , c’est la mort, qui délimite le royaume du “Prince de ce monde”: Satan n’a aucun pouvoir dans l’éternité, ce temps de Dieu. Satan s’installe dans l’instant, le temps des hommes, et dans l’instant, il a raison.
Deuxième conséquence: “Vous serez comme des Dieux qui connaissent le bien et le mal.” L’ange est plus intelligent que l’homme, il connait le bien et le mal, et lui propose de pouvoir “faire le malin” comme lui. Sous forme d’une illusion, celle de “se prendre pour un Dieu” à la place de Dieu lui-même. Dieu avait crée l’homme par-delà le bien et le mal, Satan va lui proposer le contre-pouvoir. L’homme sera un Dieu pour l’homme; il va choisir de remplacer la loi divine, limité alors à une seule interdiction, par ses propres lois-innombrables…
Le résultat ne se fait pas attendre. Dès qu’Adam et Eve eurent croqué le fruit défendu, “leurs yeux à tous deux s’ouvrirent et ils connurent qu’ils étaient nus; ils cousirent des feuilles de figuier et se firent des pagnes.”-(Genèse-III,7)
Ils ont l’air malin, nos grand-parents, saisis par la sagesse! Avant de les chasser du paradis terrestre, Dieu, premier couturier de l’histoire, ne manquera pas d’ailleur de leur confectionner des tuniques de peau…(Genèse,III,22)
Au fil des années le fruit défendu est devenu une pomme. A cause d’une erreur de traduction au Vè siècle. “En latin, pomum, représente le fruit en général, et malum la pomme. La pomme, le mal, le rapprochement allait presque de soi…” explique Jean-Baptiste de Vilmorin-(In le Jardin des hommes, Le Pré aux Clercs)-; en fait il s’agissait d’une figue. Logique, puisque les feuilles de figuier furent le premier cache-sexe utilisé par Adam et Eve, et ensuite par les artistes qui les représentaient, avant d’être supplantés dans cet usage par la feuille de vigne au début du moyen âge.
Autre erreur très étrangement répandue que celle d’imaginer un rapport entre ce “fruit défendu” et le sexe. Sans doute vient-elle de petites culottes en feuillage. Comment expliquer autrement que perdurent aujourd’hui les bizarres légendes des bestiaires médiévaux ? L’une d’elles raconte que l’éléphant, étant le plus froid des animaux, ne peut s’unir à l’éléphante qu’après avoir mangé de la mandragore. D’où l’idée que le fruit qu’Eve présente à Adam serait cette mandragore aphrodisiaque. Adam en mange, et, saisi d’un soudain désir, connaiît Eve (au sens biblique !) et engendre Caïn…Bref : « La science antique la plus suspecte et l’exégèse chrétienne la plus contestable s’unissent, comme on le voit, dans les bestiaires »-(In L’Art religieux du XIIIè siècle en France-Livre 1,ch2), dixit Emile Mâle qui s’y connaissait.
Car Adam et Eve avaient été créés avec l’ordre de se multiplier et tut le matériel pour ce faire, avant de croquer le fruit défendu. Les commentaires rabbiniques ne varient d’ailleurs que sur l’heure, entre la septième et la neuvième, du jour de leur création où ils le firent. Mais pas sur le fait. La tradition chrétienne enseigne qu’ils auraient pu, mais n’en avaient pas eu le temps… « Si nos premiers parents n’eurent pas de commerce charnel au paradis, c’est , dit Saint Augustin, parce qu’ils furent chassés du paradis pour leur péché peu après la formation de la femme »-(Saint Thomas d’Aquin , in Somme théologique- Ia pars, Q98,a 2 ad secundum)
Qui diable donc est ce Satan ? Pourquoi s’acharne-t-il contre les hommes ? Là encore , même avec ses meilleurs lunettes, very best glases, ce cher monsieur Chatterton ne trouve guère de renseignements dans la bible. Il l’y trouva, lui, bien sûr, nommé « le Satan »puis Satan tout court au fil des pages, mais sans explication de ses origines, de son passé, de son histoire.
D’abord, son nom. Le Satan, en hébreu, c’est l’adversaire, traduit en grec par le néologisme « diabolos »-(celui qui se jette en travers)-(au contraire du symbolos qui réunit, le diabolos divise.) qui donnera notre diable. Le Satan n’est pas l’adversaire de Dieu- dont ce n’est qu’une créature ; ils ne se battent pas dans la même catégorie- il est l’adversaire de l’homme. IL veut prouver à Dieu qu’Il a eu tort de placer Sa confiance dans une créature de nature inférieure à la sienne. Car il est très clair que le Satan, dans la Bible, est un ange.
Dans l’ancien testament, où il ne tient pas une place considérable , le Satan est une sorte d’accusateur public : il s’avance parmi les anges de Dieu, venant « de rôder sur la terre et d’y flâner »-(Job-II,2), pour proposer à Celui-ci de mettre à l’épreuve Job, un homme juste que Dieu trouve justement tout à fait épatant. Job continuerait-il à louer son créateur si on lui enlevait tous ses biens, et s’il était accablé de maladies ? Hein ? Dieu laisse le Satan plonger Job dans le malheur à condition qu’il n’attente pas à ses jours. Mais Job, malade, abandonné de tous et pauvre comme seul il sut l’être, restera fidèle. IL en sera récompensé, bien sûr, mais le Satan n’en sera pas puni pour autant : il n’avait fait que son boulot.
De même dans Zacharie, le Satan se tient à la droite de Josué, pour l’accuser. « Que Yahvé te réprime ! »-(Zacharie-III,2) lui dit l’ange de Dieu. Il commence à agacer tout lemonde, mais agit toujours sous permission divine. Quand Saül, perdant la faveur de Dieu, sombre dans une grave dépression, il est dit qu’ « un mauvais esprit, venant de Yahvé, lui causerait des terreurs . »-(Samuel-XVI,14)
Il ne devient Satan, sans article, autonome avec son propre nom, qu’au Ivè siècle avant J-C dans le livre des Chroniques : « Satan se dressa contre Israël et il incita David à dénombrer les Israélites »-(Croniques-XXI,1). Ce qui , par la suite, vaudra a David la colère divine, et à Israël une bonne peste. Mais, là encore, il n’est pas dit que Satan ait désobéi en quoi que ce fût. Même s’il a l’air de prendre ses aises chaque fois davantage. Le Satan des rabbins est le Satan de la Bible hébraïque : au service de Dieu, il est chargé de séduire les hommes en tant qu’agent provocateur, de les accuser devant Dieu et de leur infliger la mort.
Tous les jours sauf un. Le seul jour où Satan n’ai aucun droit, son jour de chômage annuel, est le jour du grand pardon. La preuve : en hébreu, où chaque lettre est aussi un nombre, la valeur numérique de son nom Ha-Satan est de 364. Le 365è jour, Satan ferme boutique. C.Q.F.D.
E dehors de ses fonctions officielles d’emmerdeur public du genre humain, il n’apparaît nulle part dans le Talmud ou les « midrashim », les commentaires, que Satan soit aussi le chef de tous les esprits maléfiques.
Pourtant les esprits maléfiques ne manquent pas dans l’ancien testament, sous des formes diverses et variées. On y rencontre des seraphim (serpents-démons), volant et brûlant , des se’irim (démons velus) en forme de vaches ou de chèvres, genre satyres, des siyyim (bêtes jappeuses du desert) , des ‘ochim ( bêtes plaintives) en forme de chacals ou de hiboux, des iyyim (loups), des autruches « filles de la gloutonnerie », etc. Sans compter la célèbre Lilith, femme démon, « spectre des nuits » -(Isaïe-XXXIV,14—Psaumes-XCI,15), personnage ailé au longs cheveux, sensée avoir été la première femme d’Adam et sur laquelle, depuis, courent toutes sortes de légendes terrifiantes…
La croyance aux démons est profondément implantée dans toute la littérature juive, qui parle souvent de mazziqin, de sedim et autres esprits malveillants.
Mais si certains pensent que ces êtres descendent, des géants nés de l’union antédiluvienne entre des anges déchus et des femmes, le Talmud, lui, considère que les démons ont été créés directement par Dieu, le sixième et dernier jour de la création, alors qu’Il a été rattrapé par la nuit : « ce sont les démons dont le Saint Unique (béni soit-Il) créa les âmes, mais lorsqu’ IL fut sur le point de créer leur corps, la sainteté su shabbat survint et il ne put créer leurs corps. Que ceci soit un exemple pour qu’Israël s’arrête de travailler à l’approche du shabbat. » -(Judah le Prince, appelé « Rabbi » )
Comment, sinon, expliquer que Dieu , qui est parfait, ai pu créer des êtres aussi imparfaits, voire franchement désagréables ?
Ces démons inachevés, visibles ou invisibles se situeraient entre l’homme et l’ange : « Par trois points, les démons ressembles aux anges, par trois autres, ils ressemblent aux hommes. Comme les anges, ils ont des ailes, ils se déplacent d’une extrémité de la terre à l’autre et prévoient l’avenir. Comme les hommes, ils mangent et boivent, ils procréent et meurent »-(Hagigah-16a- et Avoth de Rabbi Nathan « ch.XXXVII »).
Les démons sont partout, avec une préférence pour le desert, les tombeaux et les ruines. Ils sont sexués. D’où les aventures des incubes et des succubes forniquant avec des humains : le Zohar indique que Lilith, la reine des démons, exite l’homme privé de femme pour fabriquer des corps avec le sperme qu’il répandra ainsi. Tout homme aurait don dans l’air des enfants démoniaques, fruits de ses rêves érotique et de ses activités masturbatoire…(Gershom G.Scholem, La Kabbale et sa symbolique- IV,6)
Une troisième tradition soutient que ces démons seraient les hommes déchus, descendants des constructeurs de la tour de Babel ; ils auraient été transformer en singes ou en démons pour châtier leur orgueil.(Sanhédrin-109a)
La pensée juive n’est pas dogmatique, mais kaléidoscopique ; elle vit de contradictions, de questions et de rebondissements, rien n’y est jamais définitivement tranché. Au contraire : la conclusion serait la mort du Livre.
Reste que Satan étant un ange, il ne peut désobéir. Bourré de mauvaises idées à l’égard des hommes, il ne les met en application qu’avec la permission de Dieu. Dans le talmud les démons sont assez doux ; ils ne nuisent à l’homme qu’en certaines occasions, et se calment dès qu’un rabbin leur dit deux mots. Il existe cependant une tradition juive tardive qui fait de Satan un ange désobéissant, dans un apocryphe du 1er siècle : La vie d’Adam et Eve. On y voit l’ange Michaël demander aux autres anges de s’incliner, à sa suite, devant Adam tout frais créé. Mais Satan refuse, disant qu’Adam est moins ancien que lui, et d’un rang inférieur comme créature. Dieu, en colère, le bannit, et avec lui les anges qui dépendent de lui.
Si cette tradition n’a guère fait école dans la pensée juive, on en trouve la trace, synthétisée en une seule phrase, dans l’épître aux Hébreux de saint Paul : « Quand Dieu introduit le Premier-né dans le monde, il dit : -Que tous les anges de Dieu l’adorent !-(Hébreux-I,6). Mais la suite ne dit pas ce que fit Satan…
Le Coran est le seul des textes sacrés officiels à raconter ce qui lui est arrivé avant le jardin d’Eden. Satan y porte le nom d’Iblîs, et le récit de sa chute est repris dans quatre sourates-(VII, XV,XX et XXXVIII)- dont la trente-huitième :
« Lorsque ton Seigneur dit aux anges :
-Je vais créer d’argile un être humain ; quand je l’aurais bien formé et lui aurait insufflé de Mon esprit, jetez-vous devant lui, prosternés, tous les anges se prosternèrent ensemble, sauf Iblîs qui se montra hautain et fut ainsi du nombre des infidèles. Dieu dit alors :
-O Iblîs ! qu’est-ce qui t’empêche de te prosterner devant ce que J’ai fait de mes mains ? T’estimes-tu plus grand ou de rang plus élevé ?
Je suis , répondit Iblîs, meilleur que lui. Tu m’a créé de feu et Tu l’a créé d’argile.
-Hors d’ici ! ordonna Dieu ; tu es maudit !ù Ma malédiction te poursuivra jusqu’au jour de la rétribution.
-Seigneur, dit Satan, laisse-moi en vie jusqu’au jour où ils seront ressuscités.
-Tu seras, dis Dieu, du nombre de ceux auquels il sera permis d’attendre jusqu’au jour de l’instant connu de nous.
-J’en jure par Ta puissance, dit Satan, je les séduirai tous , à l’exception de tes serviteurs sincères- (Coran-XXXVIII,71-83) »
Satan a donc désobéi à Dieu en refusant de se prosterner devant l’homme, créature qui lui semblait inférieure, mais bien que maudit, il reçoit de Dieu l’autorisation d’embêter les hommes. Sa puissance est restreinte, il ne peut rien contre les vrais croyants, abondamment mis en garde, d’ailleurs : « Ne suivez pas les traces de Satan car il est pour vous un ennemi déclaré » est un véritable refrain-(Coran-II,208 ; XVII,53 ; XXXV,6 ;etc.) qui scande le Coran. Sous contrôle divin, comme dans la Bible, il essaie de prouver à Dieu que l’homme n’est pas une créature digne de confiance.
Pour les musulmans, il n’est pas sûr du tout que Satan soit un ange, justement parce que les anges sont impeccables et ne peuvent désobéir à Dieu. Or Iblîs, en ne se prosternant pas devant Adam, désobéit. Il n’est donc pas un ange. Mais s’il n’est pas un ange, l’ordre de Dieu, qui s’adressait aux anges, ne le concernait pas, et il n’aurait donc pas désobéi…
La tradition a généralement opté pour faire d’Iblîs un djinn. Héritier des démons bibliques, comparable au daimon grac mais typiquement musulman, le djinn est une crature intermédiaire entre l’homme et l’ange. Les anges sont de fait de lumière, les djinns de feu et l’homme de terre. Le djinn peut être bon (tel celui qui habitait dans la lampe d’aladin) ou mauvais, auquel cas on l’appelle shaytân, démon.
Les djinns sont invisibles, mais peuvent prendre des figures variées et entrer dans différents corps d’animaux : chats, oiseaux, serpents, scorpions, chevaux, chameaux… « Leur véritable forme est semblable à la forme humaine, mais leur ventre n’a pas de cavité et pas d’intestins, il est comme un os. Ils ne mangent que s’ils le veulent, dorment très peu et n’ont pas d’excréments »-(Mohammad Mokri.)
Doués de raisonnement , les djinns sont sexués, se reproduisent et meurent.
Argument supplémentaire, justement, pour faire d’Iblîs un djinn ; il a des enfants, qu’il procréé sous l’impulsion de sa femme, la Colère, mais tout seul : « Iblîs a les deux sexes : le mâle sur la jambe droite, le sexe femelle sur la jambe gauche, il se féconde lui-même et pond dix œufs par jour. De chaque œufs éclosent 70 shaytân et 70 shaytâna. Les shayâtin sont mâles et femelles. Comme tous les djinns, ils se reproduisent plus rapidement que les autres, étant d’une nature de feu. »-(Toufic Fahd, L’islam et ses sectes. Histoires des religions, vol.III, La Pléiade, Gallimard)
D’après les légendes, avant la création d’adam, Satan-Iblîs s’appelait Azâzîl. C’était un djinn très beau et très pieux. Les anges, avec la permission de Dieu, l’emmenèrent aux Cieux où il devint leur chef et leur instituteur. Il demeurait au ciel pendant la nuit, et sur terre pendant le jour où il était car était chargé de guider les djinns dans le droit chemin. Mais sa situation privilégiée finit par lui monter à la tête et il refusa de s’incliner devant Adam.
Si Satan est le père d ‘une multitude de shayâtîn, il n’est en rien le chef de légions d’anges révoltés, idée typiquement chrétienne, mais qui va s’élaborer au cours des siècles.
A l’époque où le Coran est publié, le christianisme a déjà abandonné l’idée de démons fils des hommes et des anges. C’est Origène, le premier, au IIIè siècle, qui envoya balader les récits d’Hénoch dans les poubelles apocryphes. Sous son influence, à partir du IVè siècle, l’église grecque puis l’église latine cessèrent de voir les démons comme des êtres mi-anges, mi-humains, mais comme des anges subordonnés de Satan tombés en même temps que lui.
Il leur trouva une origine dans l’Apocalypse de saint Jean : « Alors il y eu une bataille dans le ciel : Michel et ses Anges combattirent le Dragon. Et le Dragon riposta avec ses anges mais ils eurent le dessous et furent chassés du ciel. ON le jeta donc, l’énorme Dragon, l’antique Serpent, le Diable ou le Satan, comme on l’appelle , le Séducteur du monde entier, on le jeta sur la terre et ses anges furent jetés avec lui. »-(Apocalypse-XII,7-9)
Le texte ne donne pas le nombre de ces anges déchus mais une proportion. En effet la queue du Dragon balaie « le tiers des étoiles du ciel et les précipite sur la terre »-(Apocalypse-XII,4). On en conclut que le tiers des anges déchu. Bien que l’Apocalypse soit sensé parler de la fin du monde et non de son origine, cette explication se répandit à l’exclusion de toute autre. Jusqu’à Origène, la cause de la faute de Satan était, peu ou prou, celle que décrit le Coran : Satan était jaloux d’Adam, de l’homme. Quand Dieu avait chargé Adam d’être maître de la terre, Satan furieux de se voir dépossédé de ses prérogatives, lui avait tendu un piège dans le jardin d’Eden , et c’était en entraînant Adam dans le péché que Satan avait péché lui-même. Il était clair pour tout le monde, même si cela ne passionnait ni les foules ni les théologiens, que le péché de Satan était la jalousie.
Origène va aussi flanquer un solide et définitif coup de pied dans cette théorie. Car pour lui, le Diable était déjà tombé dans le mal avant la création d’Adam : « Il était homicide dès le commencement » dit Jésus-(Jean-VIII,14), et donc l’explication de sa chute devait être cherchée ailleurs que dans la jalousie envers des hommes qui n’étaient pas encore créés à ce moment-là. Origène la trouve dans le prophète Isaïe décrivant la mort du roi de Babylone. Nul doute qu’il ne s’agisse du diable, et que ces propos ne s’adressent à lui ; « Comment es-tu tombé du ciel, étoile du matin, fils de l’aurore(…), toi qui avait dit dans ton cœur : J’escaladerais les cieux , au-dessus des étoiles de Dieu, j’élèverais mon trône(…), je monterais au sommet des nuages, je m’égalerais au très-haut. »-(IsaïeXIV-12,14)
L’ange appelé étoile du matin, autrement dit Lucifer, « celui qui porte la lumière » sétait laissé dévoyé par l’orgueil. Ezéchiel ajoute : « J’avais fait de toi un chérubin protecteur aux ailes déployées.(…)Ton cœur s’est enorgueilli à cause de ta beauté »-(Ezéchiel, XXVIII-14,17).
Similis ero altissimo ; « Je m’égalerais au Très-haut », telle était la faute de Satan. Une nature spirituelle ne peut pécher que contre l’esprit. Or la jalousie est un péché contre la chair- mais pas l’orgueil, classé depuis numéro un au top 50 des péchés mortels. D’où vient cet orgueil diabolique ? Les hypothèses varient. Car Satin, séraphin de première classe, est loin d’être un imbécile. Il est même sublimement intelligent…
Rupert de Deutz, -(Bénédictin, abbé de Tuy au XIIè siècle)-explique que Lucifer, s’étant aveuglé lui-même, se vanta auprès des autres anges de s’être autocréé ; ceux-ci ne pouvaient rien lui rétorquer : comme Lucifer avait été créé le premier, sa création n’avait eu d’autre témoin que Dieu lui-même. Satan aurait donc voulu se faire passer pour Dieu auprès de ses pairs. Pour saint Thomas d’Aquin, Satan aurait voulu ne devoir son bonheur qu’à lui-même, et donc en cela, se rendre semblable à Dieu. Suarez-(Père François Suarez, théologien espagnol-1548-1617), trouve la thèse de saint Thomas indigne du grand esprit qu’est Lucifer, et en emet une autre. Il pense que Dieu, dès l’origine, avait fait connaître aux anges sont projet d’unir, en Jésus, le Verbe à un homme, et que Satan avait été de voir ce privilège accordé à une crature de la race humaine au lieu de l’être à la créature la plus parfaite : l’ange, et au plus parfait des anges ; c’est à dire lui-même.
Les débats sont loin d’être achevés, sauf sur le fond : Satan a voulu s’égaler à Dieu. D’autant que cela corrobore non seulement ce qu’il dit à Eve, « Vous serez comme des Dieux », mais aussi la façon dont il se comporte face à Jésus dans les évangiles. Jésus vient de jeûner quarante jours dans le désert quand il rencontre Satan qui le met à l’épreuve par trois fois. La dernière de ces tentations est comme une parodie de la scène décrite dans le Coran : « DE nouveau, le Diable prend Jésus avec lui sur une très haute montagne, lui montre tous les royaumes du monde avec leur gloire et lui dit : -Tout cela, je te le donnerai ,si, te prosternant, tu me rends hommage. Alors Jésus lui dit : -Retires-toi Satan ! Car il est écrit : C’est le seigneur ton Dieu que tu adoreras, et à Lui seul, tu rendras un culte. »-(Matthieu-IV-8,10).
Satan se pose ici très clairement en rival de Dieu sur la terre. Jésus, qui l’appelle « Prince de ce monde », le renvoie dans les cordes de cet étroit territoire : certes, les biens matériels, la puissance et la gloire sont à lui. Mais seulement ici-bas. Jésus qui exorcise des démons, répète que Son royaume « n’est pas de ce monde ».
Satan, on l’a vu , est l’ennemi de l’homme. L’existence de Jésus, à la fois homme et Dieu, le fait définitivement sortir de ses gonds : L’accusateur poli de l’humanité enrage. Jésus ne va pas le vaincre par un étalage de sa toute-puissance divine, mais au contraire, par un abandon a sa toute-faiblesse humaine. Par son humilité. Il va mourir, c’est à dire subir le châtiment que Satan à lui-même attiré sur l’homme, pour que l’homme, par lui, soit définitivement sauvé : « Par sa mort, Jésus a réduit à l’impuissance celui qui a la puissance de la mort, c’est à dire le diable »,écrit ainsi saint Paul-(Hébreux-II,14). Par sa mort, défaite apparente, Jésus a vaincu la mort. Satan, lui, ne mourra jamais (il brûlera dans le feu éternel avec ses anges et les maudits-cf,Matthieu-XXV-41)et se sait perdu d’avance- ce quin’est pas fait pour le calmer…
C’est la double nature, humaine et divine, de Jésus qui attise la colère de Satan ; la présence de celui-ci est donc beaucoup plus envahissante dans le christianisme que partout ailleurs. Satan s’y étale d’autant mieux que, contrairement aux juifs et aux musulmans chez qui la représentation figurative est prohibée, les chrétiens, eux, ne vont pas se priver de peindre ni de sculpter l’Ennemi et ses sbires. A Vézelay, par exemple, des diablotins hirsutes n’hésitent pas à afficher, dès le XIIè siècle, un look franchement punk !
Tous les théologiens chrétiens font de Satan un ange déchu, « un extra-céleste qui squatterise le monde pour peu de temps ». Mais si Satan et ses suppôts sont de purs esprits invisibles, cela ne les empêche nullement d’apparaître sous forme d’horribles bestioles, d’êtres humains ou même d’anges, pour tourmenter les chrétiens, saints de préférence . Le père Claude Nicolas, exorciste à Notre-Dame de Paris, explique très bien pourquoi : « La plupart des gens se conduisent tellement mal que le diable n’a aucune raison de se manifester à eux extérieurement ; il est déjà agissant dans leur cœur ! Ce sont plutôt les mystiques qui sont l’objet de vexations démoniaques »-(in Le démon de l’angoisse, Bayard/Centurion).
De saint Paul « souffleté chaque jour par un ange de Satan »-(IICorinthiens-XII,7) au curé d’Ars, en passant par les célèbres tentations de saint Antoine et saint Martin qui vit le diable essayer de prendre la forme du Christ lui-même, les exemples sont innombrables. Au XIIIè siècle, un moine cistercien allemand explique dans un ouvrage destiné aux novices que les démons peuvent même contaminer les aliments : qu’un démon se cache dans un verre de lait, vous l’avalez et vous en mourrez !( Dialogus miraculorum de Césaire d’heisterbach, cité par Sophie Cassagnes Brouquet in Les Anges et les Démons, éditions du Rouergue). Au début du XVè siècle, sainte Françoise Romaine est si excédée que Satan la tire par les cheveux qu’elle se les fait couper pour porter un voile ! Au XIXè siècle, pendant plus de trente ans, toutes les nuits, le curé d’Ars reçoit les visites tumultueuses de celui qu’il a surnommé « le Grappin »-(CE mot désigne une sorte de piocheà trois pointes, utilisée à l’époque dans les fermes du pays – Michel de Saint-Pierre, in La vie prodigieuse du curé d’Ars, Gallimard), qui agite les rideaux, gratte le plancher et secoue les murs de sa chambre-quand il n’y met pas le feu !
« Ne pouvant pas avoir l’oiseau, il a voulu brûler sa cage », commente le saint prêtre sans s’émouvoir : « Depuis le temps que nous avons affaire ensemble, nous nous connaissons, nous sommes camarades… Le démon est bien fin, mais il n’est pas fort : un signe de croix le met en fuite ».
Ces visites démoniaques, pour être honnête, ne sont pas réservées aux seuls catholiques : Martin Luther voyait le diable dans les singes et les perroquets, bestioles habiles à imiter l’homme ou sa voix. Il raconte qu’en 1521, réfugié après sa rupture avec Rome au château de la Wartburg, il dut se bagarrer contre Satan qui le bombardait de noisettes depuis le poêle de sa chambre. Luther ajoute qu’il se défendit, du fond de son lit, en lui jetant un encrier à la figure…
Cela ne s’invente pas. Quand aux histoires méphistophéliques de pacte avec le diable, qui connurent une grande fortune dans la littérature, le théâtre et l’opéra, elle viennent du Miracle de Théophile, qui fut lui-même un succès médiéval phénoménal. L’action se situe en 537 en Orient. Théophile, vidame-(adjoint et représentant pour les charges temporelles) de l’évêque d’Adana en Cilicie, est si vertueux qu’à la mort de son évêque, le peuple désire l’élire pour lui succéder, mais Théophile, modeste, refuse pour rester vidame du nouvel évêque. Satan, alors, le tente et le taraude en lui faisant désirer ce pouvoir qu’il a refusé. Tant et si bien que Théophile va voit r un magicien et s’engage à livrer son âme à l’enfer si Satan s’engage en échange à lui donner la gloire dans ce monde. Le pacte est rédigé sur un parchemin. Théophile signe. Satan apparaît et emporte le document.
A partir de ce moment tout réussi à Théophile, qui obtient honneurs et présents. Cependant les remords l’assaillent ; il est torturé par le souvenir de son crime. Une nuit, il s’endort dans l’église après avoir prié la Vierge. Et là, il rêve que Marie lui apparaît, lui pardonne sa faute et lui remet le parchemin qu’elle a arraché au démon. Or, à son réveil, Théophile a vraiment le parchemin à la main… Fou de joie, il va confesser sa faute a l’évêque, raconte à tous l’histoire de son crime et de son pardon avant de mourir saintement quelques jours plus tard.-(Emile Mâle, dans L’Art religieux du XIIIè siècle en France, raconte tout cela).
Cette histoire fut traduite en grec par un diacre napolitain, puis rimée par un évêque, expliquée dans Les Miracles de Notre-Dame de Gautier de Coincy, chantée dans la liturgie au XIè siècle à l’office de la Vierge, transformée en mystère par Rutebeuf au XIIIè siècle, agrgée à la Légende Dorée de Jacques de Voragine, sculptée dans le portail nord de Notre-Dame de Paris comme dans le portail ouest de la cathédrale de Lyon, et représentée dans les vitraux du Mans, de Chartres, , de Laon, de Beauvais, de Troyes… Bref, tous les médias de l’époque s’en emparèrent !
Aujourd’hui, si Satan ne fait pas partie de la profession de foi, le Credo des catholiques, il apparaît en revanche dans le Pater, le « Notre Père », la prière de tous les chrétiens, à la dernière phrase : Et ne nos inducas in tentationem, sed libera nos a Malo, traduite de manière étonnante par « Et ne nous soumets pas à la tentation, mais délivre-nous du Mal », alors qu’elle signifie : « Ne nous laisse pas tomber dans la tentation, mais délivre-nous du Malin, puisque , dixit le catéchisme lui-même : « Dans cette demande, le Mal n’est pas une abstraction, mais il désigne une personne, Satan, le Mauvais, l’ange qui s’oppose à Dieu »…(Catéchisme de l’Eglise catholique, par, 2851, Plon/Mame)
Le Mal affiche un air plus présentable plus discretet plus rationnel que le Malin, ce vieux diable velu dont la représentation Dantesque : gigantesque, tricéphale, avec deux grandes « ailes sans plumes ressemblant a des la chauve-souris », qui « pleure par six yeux sur trois mentons où gouttent ses pleurs et sa sanglante bave »-(Dante, La Divine Comédie, -L’Enfer,chantXXXIV) a fini par disparaître des églises après les directives de bon goût émises par le concile de Trente en 1563.
A son dernier concile, Vatican II, l’Eglise catholique, qui semble parfois plus désireuse de chasser l’obscurantisme que le démon, a balayé beaucoup d’anges, bons ou mauvais, de sa liturgie.
Certains théologiens auraient même été tentés, paraît-il, de les ranger carrément au rayon de la mythologie. En réalité, Dieu merci, l’Eglise maintient, en France, un exorciste par diocèse dont la consultation, qui ne désemplit pas, n’est pas réservée aux seuls catholiques : à bon entendeur, salut éternel !
Pour les trois monothéismes, la quadrature du cercle satanique est la même ; il s’agit – Dieu étant à la fois infiniment bon et miséricordieux mais aussi tout-puissant- de répondre à la question : Pourquoi tant de haine ? D’où vient le mal ?
Chez les juifs, le Satan est un ange dont la mission, selon les anciens docteurs de la Mishna, est la suivante : « Il descend et séduit, puis il remonte et accuse, et enfin, ayant obtenu la permission, il ôte la vie. »
Chez les musulmans, Satan est un djinn, Iblîs, qui a refusé que Dieu prenne pour centre de sa création une créature qui n’en était pas le sommet : par son intelligence et sa beauté, l’ange est supérieur à l’homme, or, c’est l’homme que Dieu a choisi comme représentant sur la terre. Chassé des cieux, il a le droit de harceler les hommes jusqu’au jugement dernier.
Chez les chrétiens, Satan est un ange, Lucifer, qui s’est révolté contre le plan divin. Créé bon, il est devenu mauvais par lui-même et entraîne tous les hommes sur la terre – où il a tété expulsé avec ses légions d’anges- vers le mal et la mort. Sa fureur homicide est d’autant plus grande Dieu , en Jésus-Crist, s’est fait homme. Tout individu qui succombe au mal est sous son emprise.
Dans tous les cas, Satan est un être sublimement intelligent qui prend Dieu pour un con. Or Dieu n’est pas con, Il est bon. C’est sa divine folie. Il n’a choisi de centrer son œuvre ni sur la beauté ni sur l’intelligence, qualités angéliques, mais sur la bonté. Quand Il créé le monde, il n’est dit nulle part qu’Il le trouve beau ou intelligent, simplement ce refrain : « Et dieu vit que cela était bon. » L a bonté, c’est tout Lui ; Il aimerait que les hommes fussent bon, « à son image et à sa ressemblance », comme Il les avait faits avant que ce gros Malin ne vienne leur souffler qu’ils seraient bien bêtes de marcher dans un plan pareil.
Le truc de Satan c’est de faire passer, aux yeux des hommes, la bonté pour de la bêtise. Et ce n’est pas dur, s’il y a une chose que l’homme, à moitié bête par nature, ne supporte pas, c’est bien d’être pris pour un brave type !
D’après Beaudelaire, « la plus belle des ruses du diable est de nous persuader qu’il n’existe pas » .
Au Xxè siècle, l’acuité d’André Malraux le démasquera en premier : « Avec les camps, Satan a reparu visiblement sur le monde »-(In Le Miroir des limbes, 1re partie : Antimémoires, Folio/Gallimard)
Comment ne pas voir, sous le nazisme, sa terrible signature ?
Un peuple qui s’autoproclame « race aryenne », ébloui par sa seule prétendue beauté, et qui décide de refaire le monde à son image dolichocéphale en éliminant en priorité le peuple élu, lui, par Dieu et devenu, en cela même, le témoin le plus gênant de son crime… Certains font même remarquer que les nazis capitulèrent le 8 mai 1945, jour où l’on fêtait la saint Michel, l’ange qui chassa Satan des Cieux.
Si Satan est le premier ange qu’on voit dans la bible, comme l’avoue mon ami le doux frère Matthieu : « Ce n’est pas mon ange préféré »
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ce n’est pas du copié/collé, puisqu’il n’y a pas de lien internet pour ce livre…
je me suis décarcassée a le taper , ce qui m’a pris plusieur jours, et là chui ben contente d’avoir fini, lol
j’espère seulement que ça fera au moins plaisir à quelqu’un. lol