Si la vie existe ou a existé sur Mars, les deux robots d’exploration que lance la NASA dimanche et le 25 juin devraient le découvrir. Les “Mars Exploration Rover” (MER A et MER B) sont attendus sur la planète rouge en janvier prochain.
“Si nous avons un quelconque espoir de répondre à la question de savoir s’il y a de la vie sur Mars ou s’il y en a eu, nous devons non seulement montrer que l’eau (dont la présence passée a été révélée par de précédentes missions, NDLR) a existé sur Mars mais qu’elle y est restée pendant très, très longtemps”, explique Ed Weiler, responsable des programmes scientifiques de l’agence aérospatiale américaine.
Sur la trentaine de missions à destination de la planète depuis 1960, seules 12 ont réussi à ce jour, et seules trois des neufs tentatives d’atterrissage ont été couronnées de succès.
En 1999, la NASA avait lancé deux vaisseaux mais leur échec dû à une erreur de calcul avait obligé l’agence à revoir son programme d’exploration. Le programme actuel de robots a coûté 800 millions de dollars (684 millions d’euros). “Ce n’est pas une promenade en mer un dimanche après-midi”, souligne Ed Weiler. “Se poser sur Mars est très, très difficile. C’est le cimetière de nombre d’engins spatiaux”.
Les deux sondes, qui mesurent environ 1,45m, effectueront des prélèvements géologiques sur deux côtés opposés de la planète, précise Cathy Weitz, qui travaille sur ce programme.
Se déplaçant sur six roues supportant une plateforme de panneaux solaires, ces sondes sont munies à l’avant d’un bras équipé d’un microscope, de spectromètres pour identifier les minéraux, et d’un outil permettant de gratter la roche pour en analyser la composition. Sur le mât se dressant entre les panneaux solaires, une caméra panoramique aidera les scientifiques à déterminer les zones à explorer.
Le premier robot se posera dans une vallée dont on pense qu’elle a été creusée par l’eau, et le second près du méridien de Mars, où l’on soupçonne la présence d’hématite grise (oxyde de fer), un minéral associé à de l’eau.
“Quand vous regardez Mars aujourd’hui, c’est froid, sec, nu. Ce n’est pas le genre d’endroit convenant à la vie”, estime Steve Squyres, directeur scientifique de la mission, “mais quand vous regardez d’en haut, vous voyez des preuves indubitables de ce que les conditions ont un jour été différentes”.
La planète rouge est en tout cas une destination en vogue car la configuration est très favorable en ce moment, Mars se trouvant particulièrement près de la Terre.
Lundi, l’Agence spatiale européenne (ESA) a lancé sa première mission vers l’astre avec la sonde “Mars Express”, partie de Baïkonour (Kazakhstan), pour rechercher elle aussi des traces de vie, grâce à sa mise en orbite pendant au moins deux ans et au robot de conception britannique “Beagle 2”, qui doit se poser le 25 décembre dans une région équatoriale appelée Isidis Planitia.
Quant à la sonde japonaise “Nozomi”, bien que lancée en 1998, elle devrait arriver dans les parages de Mars à peu près au même moment que Mars Express et les MER: fin 2003, début 2004. S’il n’y a pas de vie sur la planète rouge, il y aura au moins de l’action.