Une nouvelle planète au-delà de Pluton
En étudiant les trajectoires de comètes, un astronome aurait découvert l’existence d’une planète géante située mille fois plus loin du Soleil que Pluton.
Grande-Bretagne
07/10/1999 – Notre système solaire compte une dixième planète, mille fois plus éloignée du Soleil que Pluton. C’est du moins ce qu’affirme un astronome britannique, John Murray, dans un article qui sera publié la semaine prochaine dans le bulletin mensuel de la Royal Astronomical Society. Cette nouvelle planète n’a pas encore été observée directement, mais on a déduit son existence de certaines anomalies dans l’orbite de comètes.
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La nouvelle planète serait beaucoup plus grosse que Jupiter. |
John Murray est un spécialiste des comètes à longue période. Il s’agit de comètes dont l’orbite les mène très, très loin du Soleil, dans une région aux limites du système solaire nommé le nuage d’Oort. Ce nuage contient, croit-on, des millions de comètes. Certaines, pour une raison mal connue, adoptent soudain des orbites qui les mènent près du Soleil. Cette « raison mal connue », selon l’astronome, serait la présence d’une dixième planète dans ce secteur.
En étudiant en détail la trajectoire de 13 comètes, John Murray postule l’existence d’une planète située à 32 000 unités astronomiques (la distance Terre-Soleil), soit une demie année-lumière. Pluton, par comparaison, n’est qu’à 29 unités astronomiques du Soleil. Il s’agirait d’une planète géante, plusieurs fois plus grosse que Jupiter, qui compléterait une orbite du Soleil en six millions d’années environ, contre 248 ans pour Pluton. Cette mystérieuse planète tournerait en sens inverse des autres, ce qui donne à penser qu’il s’agit d’une planète errante capturée il y a longtemps par l’attraction du Soleil.
John Murray doit prononcer la semaine prochaine une conférence en Italie où il donnera plus de détails sur sa théorie. Il estime pour l’instant qu’il n’y a qu’une chance sur 1 700 pour que les anomalies de l’orbite des comètes soient le fruit du hasard. John Matese, de l’Université de la Louisiane à Lafayette, affirme lui aussi découvert une nouvelle planète par des moyens semblables. Ses travaux seront publiés prochainement dans la revue Icarus.